Association du tank de Flesquières
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Le 24 juin 1916 sur le front de la Somme, un bombardement s’abat sur les tranchées allemandes. Le bombardement franco-britannique qui commence ce jour-là, va aller en augmentant au fil des jours. Une puissance de feu formidable dont l’écho va se propager à plusieurs centaines de kilomètres du front. Un feu terrible et dévastateur qui bouleverse tout sur son passage, un bombardement qui dure jusqu’au 30 juin inclus.
Cette partie du front est tenue par les troupes de la 2ème armée allemande commandée par le général Fritz Von Below.
Les Allemands ont profité du calme relatif de ce front pour y établir un système défensif très important. Les travaux commencés vers septembre 1914 ont duré vingt deux mois environ. Chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour a été consacré aux travaux défensifs. Sans cesse, ni repos, les Allemands se sont comportés en véritables bâtisseurs. Tantôt terrassiers ou mineurs, ils ont remué la terre, déplacé des quantités importantes de matériaux et comme de véritables taupes, ils ont creusé des kilomètres de galeries et de tranchées. Tantôt bûcherons, menuisiers ou charpentiers, ils ont construit des cabanes, des baraquements et mis en place de nombreux abris, etc.
En maçons et cimentiers, ils ont aménagé les maisons en véritables forteresses, ils ont bétonné et construit des blockhaus, etc.
Véritables maîtres en la manière de fortifier, ils ont renforcé les tranchées en y installant des points d’appui bétonnés (nids de mitrailleuses.) Ils ont implantés de nombreuses clôtures défensives de barbelés, posés des réseaux importants de fils reliés les uns aux autres, etc.
Lorsque commence l’offensive franco-britannique du 1er juillet 1916, les Allemands sont prêts et attendent l’ennemi de pied ferme.
An nord de la Somme, le terrain occupé par les Allemands se situe sur les hauteurs ce qui leur donne un avantage non négligeable, (secteur Curlu – Beaumont-Hamel.) Tout à fait au nord de la Somme, la rivière Ancre est un obstacle à franchir et ses nombreux marais qui l’entourent, offrent également une barrière défensive naturelle. Entre Péronne et Frise la rivière Somme et ses marais jouent le même rôle. Le canal de la Somme qui suit approximativement la rivière et les marais sert aussi de barrière naturelle.
Au-delà de Frise, le terrain remonte brusquement vers Dompierre où commence le plateau du Santerre. Un terrain quasiment plat qui s’étend jusqu’au delà de Roye sur lequel tout déplacement est visible à plusieurs kilomètres.
Au moment de l’attaque, le système allemand comporte deux organisations importantes très fortifiées. La Première organisation comporte deux positions : I-Stellung et II-Stellung ainsi qu’une tranchée intermédiaire considérée comme une position intermédiaire appelée Zwischen-Stellung. Ces positions citées précédemment liées à la première organisation allemande sont secondées à l’arrière par une seconde organisation (dont les éléments sont en construction lorsque débute la bataille de la Somme.)
En général, ces défenses sont organisées en profondeur afin d’épuiser un éventuel ennemi lors de sa progression dans le système.
A titre indicatif, la plupart de ces positions vont évoluer ou disparaître avec l’évolution de la bataille de la Somme pour laisser place à de nouvelles positions mais ces dernières n’auront ni l’importance ni la capacité défensive des positions mises en place avant la bataille de la Somme.
Chaque position comporte une tranchée principale (de combat), une tranchée secondaire (de soutien), une troisième tranchée (de réserve) parfois dans certaines zones, une quatrième et même une cinquième tranchée complète le système.
A l’arrière, entre 1500 mètres à 2000 mètres, une tranchée intermédiaire (I-Zwischen-Stellung) et des éléments de tranchée couvrent l’artillerie de campagne et les emplacements d’artillerie lourde.
Les différentes tranchées sont reliées entre elles par de nombreux boyaux de communication.
Des réseaux de barbelés plus ou moins larges protègent ces différentes tranchées. Chaque réseau a une largeur de 10 mètres environ. Chaque réseau est séparé par des intervalles variables (5 mètres à 10 mètres), quatre à cinq réseaux sont établis devant la tranchée principale. Un à deux réseaux protègent les tranchées successives. Les villages situés dans la 1ère position sont pour la plupart fortifiés, de même que les lisières des bois et des bosquets.
A titre indicatif, certains ouvrages bétonnés construits à l’intérieur des maisons et des granges sont souvent utilisés comme observatoires d’artillerie ou à la surveillance en général, d’autres sont de véritables réduits de mitrailleuses. Les tranchées sont pourvues dans la plupart des cas d’abris traditionnels non bétonnés, c’est-à-dire, avec une ossature boisée, coffrée et planchéiée. Des abris destinés à la protection des hommes exposés au feu. Ces abris sont installés sous quelques mètres de terre (trois à quatre mètres), d’autres sont enterrés plus profondément et sont disposés à plusieurs niveaux (à Fricourt par exemple, la première série d’abris se situe à moins cinq mètres, la seconde série à moins neuf mètres et la dernière à moins douze mètres par rapport au niveau zéro du sol naturel.
Des galeries liaisonnent entre ces différents abris qui comportent plusieurs issues. Plus généralement, ces abris coffrés se situent sous deux niveaux (à Thiepval par exemple.) Il y a lieu de mentionner aussi le confort de certains de ces abris souterrains : Electricité, chauffage et eau courante, etc.
Il existe également d’autres types abris collectifs avec une structure composée de poutrelles métalliques sur lesquelles viennent se fixer des tôles cintrées épaisses de 5 mm (avec une protection de terre d’environ 1.50 mètre sur le dessus, parfois c’est une couche de béton épaisse de 1,00 mètre qui recouvre le dessus, une couche de terre termine l’ensemble.) De petits abris sous un mètre de terre, formés d’un cuvelage métallique de forme ovoïde permettent aussi d’abriter deux hommes en position couchée. Les postes de guet individuel sont parfois formé d’un cuvelage blindé protégé par des remblais de sacs à terre ou de sacs de ciment durcis, d’autres postes également constitués d’une cuve blindée sont renforcés d’une couche de béton armé.
D’autres types d’abri plus ou moins hétéroclites complètent le système défensif. Ces abris non normalisés sont construits dans la plupart des cas avec des matériaux de récupération divers (briques, poutrelles, rails, poutres, tôles, troncs d’arbre, etc. Des ouvrages parfois renforcés de sacs de ciment durcis, de pierrailles ou même recouverts d’une chape de béton grossier.
Les tranchées successives sont également pourvues d’abris profonds et d’abris traditionnels qui sont parfois recouverts de béton (avec parois boisées et dessus en béton.) Entre les tranchées, quelques nids de mitrailleuses dans des structures entièrement bétonnées, mais aussi dans des structures traditionnelles (totalement en bois) ou bâtardes, c’est-à-dire, en associant du sol au plafond, le bois (troncs, rondins, poutres, planches), au métal (poutrelles, tôles, rails) et à d’autres matériaux comme la pierre, la brique et parfois le béton. Un peu plus loin, la tranchée intermédiaire qui est parfois incomplète et qui comporte quelques éléments de tranchée, considérée comme une position intermédiaire (I-Zwieschen-Stellung) ne possède pas les caractéristiques défensives de la Première position. Elle couvre les emplacements d’artillerie qui sont situés dans les vallées, les villages, les bois et les bosquets.
Les canons quant à eux sont disposés dans des alvéoles coffrées mi-enterrées couvertes de rondins, de troncs d’arbre, de poutrelles métalliques, de tôles, etc. Les canons sont parfois disposés à ciel ouvert. D’autres sont dissimulés dans des bâtiments tels que granges, appentis ou derrière des haies, etc. Certains canons peuvent être sous couvert bétonné.
L’artillerie lourde située un plus en arrière est disposée approximativement de la même façon. Les artilleurs qui sont soumis à des tirs de contre batterie possèdent des abris de types traditionnels, d’autres sont en béton mais les cas sont rares.
Les villages de la Première position sont plus ou moins fortifiés.
Gommecourt, Serre, Beaumont-Hamel.
Saint-Pierre-Divion, Thiepval (avec les redoutes Leipzig et Schwaben), Ovillers, La Boisselle, Fricourt, Mametz, Montauban, Curlu.
Frise, Becquincourt, Dompierre, Fäy, Soyécourt, Vermandovillers, Chaulnes, Chilly, etc. Dans tous ces villages, les murs de certains bâtiments sont doublés intérieurement et complètement par des murs de béton coffrés ou par des épaisseurs de maçonnerie de briques et de pierres auxquelles viennent s’ajouter des parties bétonnées Certains murs sont également renforcés intérieurement par des épaisseurs de matériaux divers simplement posés : Poutres, madriers, sacs de ciment durcis, gabions, etc. Les murs extérieurs sont aussi renforcés par des déblais divers posés simplement : Pierrailles, sacs à terre, pierres, grès, etc. Le plancher de l’étage est souvent recouvert d’une épaisse chape de béton ou encore par une couche épaisse de madriers et de poutrelles métalliques croisés et alternés. Les dessus de caves sont également renforcés par des épaisseurs de matériaux divers ou par une forte épaisseur de béton (0.30 m à 0.60 m.) Les plafonds de cave sont également étayés par de grosses poutres ou par des piliers maçonnés ou bétonnés disposées judicieusement (à Montauban par exemple.) Les murs de certaines caves sont également doublés par des murs en béton.
La seconde zone de défense construite entre trois et quatre kilomètres à
Au nord de la rivière Ancre, la seconde position court des lisières sud-ouest du village de Puisieux et vient passer par la ferme de Baillescourt et par le village fortifié de Grandcourt, avec les redoutes Stuff et Zollern. La position passe ensuite par la ferme du Mouquet (très fortifiée) et se dirige sur le village fortifié de Pozières (au nord-est.)
Avec plus de précisions, il y a lieu de mentionner le village de Pozières qui comporte un système défensif comptant plus de 200 mitrailleuses.
Le village par lui-même peut être considéré comme un élément avancé de la seconde position. Deux ouvrages importants complètent l’ensemble défensif à Pozières, le blockhaus appelé Gibraltar et le moulin à vent fortifié appelé « Windmill. »
La position continue ensuite par Bazentin-le-Petit et Bazentin-le-Grand, puis par Longueval, le bois Delville, la ferme Waterlot, Guillemont, Maurepas et Feuillères sur la Somme. De Maurepas, une branche avancée, c’est-à-dire la position intermédiaire (II-Zwieschen-stellung) , part vers le sud-ouest du village de Hem.
Une branche centrale, c’est-à-dire, la seconde position proprement dite part vers Feuillères. Une branche arrière qui vient aboutir sur la Somme, à proximité de la lisière sud-ouest de Cléry. Côté sud de la Somme, la seconde position située entre 1 et 2 kilomètres à l’arrière de la position principale est jalonnée par les villages fortifiés d’Herbécourt, Flaucourt, Assevillers, Belloy-en-Santerre, Berny-en-Santerre, Ablaincourt, etc.
Cette seconde position est caractérisée par une première tranchée avec Blockhaus pour mitrailleuses. Cette tranchée est protégée par de nombreux réseaux de barbelés. A titre indicatif, à droite du village d’Assevillers une tranchée appelée « Brunehild » empêche tout accès au village.
Deux tranchées viennent compléter le dispositif : la tranchée d’appui et plus en arrière, la tranchée de réserve pour les groupes d’intervention. Ces positions citées précédemment liées à la première organisation allemande sont secondées à l’arrière par une seconde organisation (dont les éléments sont en construction.)
La troisième et la quatrième position.
Cette seconde organisation située entre 5 à 8 kilomètres à l’arrière de la première organisation comporte deux positions formant la troisième et la quatrième position de l’ensemble du système défensif allemand.
Au nord, la troisième position passe à l’extérieur du village d’Achiet-le-Petit (au sud-ouest), puis par les villages d’Irles et de Pys, et par la lisière sud-ouest de le Sars.
La position passe ensuite à Eaucourt-l’Abbaye, à Flers, avant de passer bien au-delà des villages fortifiés de Lesboeufs et de Morval avant de partir en direction de Combles, ferme le Priez, Bois Marlière, Epine de Malassise, Allaines et Mont-Saint-Quentin. Les villages de Courcelette et de Martinpuich situés en retrait de la seconde position sont des villages très fortifiés (la sucrerie de Courcelette comporte quelques ouvrages bétonnés), Martinpuich est l’un des pivots du système défensif allemand. A titre d’exemple, le bois des Fourcaux, situé entre Longueval et Martinpuich est un point avancé important dans la troisième position allemande.
Ce bois comporte quelques abris en béton pour mitrailleuses et de nombreuses galeries souterraines.
Dans la troisième position, il y a lieu de mentionner les villages aménagés de Morval de Lesboeufs et de Combles, notamment Morval : Un village-forteresse situé sur la hauteur au nord du village de Combles.
Combles est aussi un point fort très important dans le dispositif allemand avec ses blockhaus et ses souterrains.
A l’arrière de ce dispositif, il y a lieu de mentionner sur la rive nord de la Somme, les défenses redoutables situées sur les pentes de la colline du village de Mont-Saint-Quentin ainsi que son organisation souterraine.
A titre d’exemple, au sud de la Somme, ces positions sont installées au sud-ouest de Péronne (la Maisonnette-Biaches) et au nord-ouest de la ville (Mont-Saint-Quentin – Allaines.)
A l’est de Péronne, sur les hauteurs qui dominent la Somme, les Allemands ont mis en place dans certains bois quelques points forts bétonnés.La troisième position qui part de Belloy situé sur la seconde position est jalonnée par des points forts caractérisés par les villages de Barleux, la Maisonnette et Biaches.
Cette troisième position joue un rôle essentiel dans la protection de Péronne. Lors du début de l’offensive sur la Somme, la troisième position était en construction. D’une manière générale, les deux dernières positions sont moins puissantes que les deux premières et seront aménagées au fur et à mesure de l’évolution des combats. Le front de la Somme s’appuie sur quatre point forts Thiepval au nord, Combles et Mont-Saint-Quentin au centre et Chaulnes au sud.
A l’arrière de cette troisième position, à 7 kilomètres à l’arrière, une nouvelle position est établie parallèlement à gauche de la route nationale Bapaume-Péronne. Elle arrive de Douchy-les-Ayette, passe à Bucquoy, à Achiet-le-Petit, à Grévillers (bois Loupart) passe au nord-est de Ligny-Thilloy puis se dirige vers Beaulencourt (sud-ouest) et court jusqu’au village du Transloy (sud-ouest) en se prolongeant jusqu’à Sailly-Saillisel (village fortifié.) Cette nouvelle position qui comporte deux tranchées a été mise en place pendant les combats de la Somme et se trouve protégée par un réseau de barbelés assez dense. Cette position sorte de quatrième position est jalonnée par les lieux comme le bois de St-Pierre-Vaast, (avec quelques abris bétonnés), les villages de Rancourt et de Bouchavesnes et vient se raccorder aux environs de l’Epine de Malassise (sur la troisième position.) Une bretelle (Riegel) Allaines-Feuillaucourt, établie au nord de Péronne occupant le tracé du canal du Nord vient se raccorder sur cette troisième position.
Avec l’évolution de la bataille de la Somme, de nouvelles tranchées sont mises en place à l’arrière de ces positions formant ainsi de nouvelles lignes défensives, comme la position Ayette, Ablainzeville, Bois de Logeast, Achiet-le-Grand, Bihucourt, Bienvillers-les-Bapaume, Avesnes-les-Bapaume, Riencourt-les-Bapaume, Villers-au-Flos, etc. Une autre position appelée Beugny-Ytres Linie se raccorde à la position Ayette – Villers-au-Flos dont l’origine commence au village d’Achiet-le-Grand et qui passe par Béhagnies pour aboutir à Beugny-Frémicourt, etc. Elle est composée d’une seule tranchée. Ces nouvelles positions intercalées entre la dernière position du front relative à la bataille de la Somme et la ligne Hindenburg n’auront pas la puissance de celles du front de la Somme. Ces positions seront plus ou moins défendues par les arrière-gardes allemandes lors du repli sur la position Siegfried.
Cependant à l’approche de la ligne Hindenburg, les combats seront plus tenaces et plus durs de la part des allemands.
Les Allemands.
Le 2.Armee Below regroupe deux divisions au nord de l’Ancre, trois divisions entre l’Ancre et la Somme, deux divisions au sud de la Somme et à l’arrière quatre divisions en réserve.
Les Britanniques.
Au nord de l’Ancre, face à Gommecourt (attaque de diversion) : Deux divisons (3ème armée Allenby). Entre Ancre et Somme, la 4ème armée Rawlinson avec ses cinq corps d’armée (8ème CA, 10ème CA, 3ème CA, 15ème CA, 13ème CA), ce qui représente approximativement trois et parfois quatre divisions par corps. En arrière, les réserves aux ordres du général Gough comprennent cinq divisions d’infanterie et surtout de la cavalerie. Au total, une ensemble de vingt-six divisions d’infanterie qui se répartissent comme suit : Onze divisions d’infanterie sont en ligne, et trois divisions de cavalerie. Les Britanniques (13ème corps) et les Français (20ème corps) font leur jonction à Maricourt, c’est-à-dire, au nord de la Somme.
Les Français.
Les troupes françaises de la 6ème armée Fayolle se répartissent de part et d’autre de la rivière. Le 20ème corps occupe la rive nord de la Somme (quatre divisions, deux en position et deux en réserve.) Au sud, le Premier corps colonial qui s’étend de la rivière à Dompierre (quatre divisions, deux en position et deux en réserve.) A ses côtés sur la droite, le 35ème corps (quatre divisions, une seule en position et deux en réserve.) A droite de la 6 armée, la 10ème armée Micheler qui ne s’engage pas au début de la bataille. Le constat s’impose, les Allemands sont en infériorité numérique face à leurs ennemis mais cette différence va être compensée par un système défensif très performant, de nouvelles méthodes de combat et par l’esprit combatif des allemands.
L’offensive franco-britannique bouscule les Allemands qui cependant résistent pas à pas au prix de lourds sacrifices. Les pertes allemandes sont énormes dès ces trois premières semaines de juillet mais les Anglais malgré de bons résultats subissent une véritable hécatombe tandis que les Français tirent plus facilement leur épingle du jeu avec des résultats non négligeables et des pertes relativement inférieures.
La situation est cependant grave pour les Allemands, le front allemand malgré une résistance opiniâtre risque d’être rompu par les coups de boutoir ennemi. Cette situation oblige les Allemands à une restructuration rapide du commandement de l’armée allemande.
Le 19 Juillet, Fritz von Below chef de la 2ème armée allemande est remplacé par le général d’artillerie Max von Gallwitz qui prend le commandement de la deuxième armée tandis que F. v. Below est nommé chef de la nouvelle 1 ère Armée. Un groupe d’armées Heeresgruppe « Gallwitz » est créé regroupant la Première et la deuxième armée commandée par le général Gallwitz. La 1ère Armée F. v. Below occupe le secteur nord du front de la Somme et la 2ème armée Gallwitz le secteur sud.
Malgré cette réorganisation et sans entrer dans le détail de celle-ci, les Allemands continuent à subir de lourdes pertes, (ceux-ci, sont au bord de la rupture). En juillet-août, les Allemands ont perdu 171000 hommes, les Britanniques 215000 et les Français 65000 hommes.
Les Allemands savent qu’ils ne pourront pas résister à une nouvelle offensive alliée prévue pour le printemps 1917 et ceux-ci envisagent de construire à l’arrière une future position de repli : La ligne Hindenburg, Cette future position encore embryonnaire dans les esprits permettrait de raccourcir le front de 140 kilomètres environ et d’économiser quelques divisions.
A titre indicatif, la bataille de la Somme peut se résumer en quatre phases : Une première phase qui correspond à l’offensive générale franco-britannique comprise entre le 1er et le 5 juillet appelée : Bataille de rupture. Une seconde phase qui se déroule du 6 juillet au 23 août qui se caractérise par des combats ininterrompus : Bataille d’usure.
Une troisième phase caractérisée par une série d’attaques générales journalières ou ponctuée d’actions isolées (24 août au 30 septembre).
Une dernière période comprise entre le 1er octobre et le 18 novembre qui correspond à une série d’actions divergentes caractérisées par l’affaiblissement des troupes franco-britanniques et par le redressement de l’esprit offensif des Allemands.
Le General-Feldmarschall Paul Von Beneckendorff von Hindenburg est placé à la tête du haut commandement allemand en remplacement du général Erich von Falkenhayn qui part pour la Roumanie (désavoué à cause de son échec devant Verdun.) Nommé à ce poste le 29 août 1916, Hindenburg prend comme adjoint le Premier quartier-maître général (erster Generalquartiermeister der OHL) Erich Ludendorff . Avec l’arrivée de Hindenburg et de Ludendorff, la tactique va évoluer. En effet, cette tactique va évoluer à la suite des expériences faites par les Allemands dans les stratégies de défense adoptées à la fin de la bataille de la Somme. Ces expériences étudiées par le colonel Fritz von Lossberg, chef d’état-major de la seconde puis de la Première armée vont être mises en pratique dans les techniques de défense du système défensif de la ligne Hindenburg et seront utilisées sur les champs de bataille jusqu’à la fin de la guerre.